Raphael Roginski
Hommage unique au dieu du jazz à l’occasion du 10e anniversaire de Plays John Coltrane, « le chef d’œuvre de Rogiński » (Pitchfork)
Depuis tout petit, le musicien polonais Raphael Rogiński (PL) voulait devenir sculpteur, jusqu’à ce qu’il croise une guitare sur son chemin. Il s’est exercé comme un possédé et a raconté un jour à l’hebdomadaire polonais Polityka qu’il jouait de sa guitare comme « de la chair sauvage, sans vergogne et goulûment, jusqu’à saigner des doigts ».
On ne le remarque plus guère aujourd’hui. Le jeu de guitare sur ses derniers albums Talán (une ode à la mer Noire) et Žaltys est gracieux et méditatif avec un clin d’œil au primitivisme américain. Pitchfork : « Au fil des quinze dernières années, Rogiński a développé un style singulier et incomparable à la guitare électrique solo. Son jeu est tout en retenue, mais son doigté peut nous donner l’impression d’entendre quatre mains qui travaillent en tandem ; il est parfois difficile de croire qu’il n’y a pas d’overdubs. »
La réédition de son album Plays John Coltrane and Langston Hughes de 2015 a ravivé son public de passionnés cette année. Pitchfork a qualifié cette œuvre de « Rogiński’s masterpiece ». Mais ceux qui s’attendent à reconnaître des classiques de Coltrane, tels que Naima, Mr. PC ou Countdown – tous sur Giant Steps, le premier album avec des compositions personnelles de Coltrane – ou Blue Train, risquent d’être surpris.
Pitchfork : « Cela nécessiterait un effort d’imagination d’ordre olympique » ou « Dans certains cas, même le rapport tonal est ténu comme une toile d’araignée ». Ce qui rend évidemment d’autant plus uniques les interprétations de Rogiński. À l’occasion du dixième anniversaire de cet album, Rogiński se replongera dans l’œuvre de Coltrane à sa manière inimitable le dimanche 6 avril.